Modifié le 24 février 2024 par epargnebourse.fr
Cette synthèse hebdomadaire a été mise à jour avec les données disponibles au Vendredi 09 Février 2024
Cet article est une archive, les dernières versions de mes analyses hebdomadaires sont ici :
- celle de l’économie Américaine
- celle de l’économie de la zone Euro
- l’analyse technique du S&P 500
- l’analyse technique du CAC 40
Si vous êtes pressé, vous pouvez passer à la conclusion en cliquant ci-dessous sur « Conclusion sur la situation de l’économie zone Euro», et revenir ensuite plus haut dans l’article pour plus de détail.
Contenu de l’article
Analyse monétaire et crédit
Taux
Courbe des taux
Mise à jour du 09 Février 2024
Après avoir baissé pendant plusieurs semaines depuis fin Octobre les taux ont repris le chemin de la hausse cette semaine.


Taille du Bilan de la BCE
Mise à jour du 02 Février 2024
Le bilan de la BCE au 2/2 ressortait à 6865 milliards € lors de sa dernière publication contre 6888 lors de la précédente.

La BCE a encore diminué la taille de son bilan qui est maintenant au niveau de mi Novembre 2020.
Ecarts (spread) de taux Allemagne – Italie
Mise à jour du 09 Février 2024
Une des spécificités de la zone Euro est de disposer d’une seule monnaie pour 20 pays. Chacun de ces pays emprunte sur les marchés pour financer un endettement publique plus ou moins élevé.
Un très bon indicateur du niveau de risque de l’économie zone Euro est la différence de cout d’emprunt entre les états réputés les plus surs et ceux réputés les moins surs.
Pour cela, on choisi en général :
- L’état Allemand comme reflétant les dettes sans risque
- L’état Italien comme reflétant les dettes disons plus risquées
Cette mesure du risque de la zone Euro est très fiable, et facile à suivre. Le graphique ci-dessous représente l’écart de taux multiplié par -1 pour faciliter son observation conjointe avec l’indice des 50 valeurs de la Zone (Euro Stoxx 50).

Au 09/02/2024, l’écart des Taux 10 ans entre l’Italie et l’Allemagne reste toujours très loin du pic (creux sur le graph). Il est à 157,9 points de base contre 157,7 la veille et 156,4 il y a une semaine. Les spreads s’écartent donc cette semaine même si dans l’absolu, le niveau de détente reste pratiquement le plus fort depuis plus de 1 an.
L’indice du stress Financier en France est lui aussi sur un niveau bas. Mais, il a progressé cette semaine.

Economie zone euro : Crédit
La BCE ne publie ces données que chaque mois. Sa dernière publication date de mi Janvier :
Le volume total de crédit mesuré chaque mois par la BCE est ressorti à 12010 Milliards, il était à 12030 milliards le mois précédent
La distribution de crédit est donc stable ce qui est logique compte tenu de la situation économique.

Analyse de l’Activité
Taux de chômage
Mise à jour du 02 Février 2024
Le taux de chômage de la zone Euro est inchangé à 6.4% en Décembre, relativement stable depuis Mars 2023 ou il a arrêté de baisser.
Le taux de chômage en France est lui aussi inchangé à 7.3% en Décembre, il a mis en pause sa dégradation commencée en Mars 2023.

PMI EU
Mise à jour du 25 Janvier 2024
Si vous ne maitrisez pas les indicateurs PMI, vous pouvez consulter l’article dédié sur le site.
Les derniers PMI de la zone Euro se trouvent ICI.
Avec un niveau de 47.9, le PMI composite flash de Janvier de la zone Euro est faible. Il indique que l’activité économique continue de se dégrader (car en dessous de 50). Il est un peu meilleur que Décembre. De leurs cotés, l’Allemagne et la France s’enfoncent encore.
Les PMI étant des indicateurs avancés, cette faiblesse durable augure mal des prochaines publications de croissance économique.
Croissance de l’économie zone euro
Mise à jour du 02 Février :
- Le PIB de la zone Euro est stable au T4
- contre un recul de 0.1% au T3 et au T2
- Sur un an, la croissance ressort à 0,1%
La zone euro échappe donc à la récession, définie par deux trimestres consécutifs de baisse du PIB.
En Allemagne, l’économie s’est contractée de 0,3% au quatrième trimestre par rapport au trimestre précédent tandis qu’en France, le PIB a stagné sur la période.
La situation de la zone Euro reste donc très faible.
Conclusion sur la situation de l’économie zone Euro
Mise à jour du 09 Février :
- Activité économique et emploi :
- Le PIB du T4 de la zone Euro est ressorti à +0.0%. Le contraste avec les +3.3% des USA est saisissant.
- Les derniers PMI sont en dessous de 50 pour la zone Euro (47.9), pour l’Allemagne (47.1), et pour la France (44.2), ils ne montrent pas d’amélioration des perspectives d’activité.
- Le PIB au T1 devrait être soit en récession, soit proche de la récession.
- Les données du chômage du mois de Décembre (7.3% en France, 6.4% pour la zone Euro) sont médiocres mais cohérentes avec le tableau général.
- La production industrielle Allemande pour les secteurs les plus consommateurs d’énergie continue de s’écrouler en raison de la hausse du coût de l’Énergie (encore un résultat du coup de génie de la sortie du nucléaire). Dans un sondage publié cette semaine en Allemagne, le cout de l’énergie est d’ailleurs, la raison numéro une pour les délocalisations industrielles qui se multiplient.
- L’économie de la zone Euro reste très molle. Les raisons commencent à être bien connues, bien documentées :
- Perte de compétitivité générale.
- Stagnation de la productivité.
- Manque d’investissement productif.
- Politique énergétique catastrophique impulsée par l’Allemagne qui cumule l’augmentation des coûts et la dépendance envers la Russie, le Qatar, …
- Folie bureaucratique et normative.
- Manque de leadership et d’innovation Européenne d’ampleur mondiale dans les domaines porteurs des énergies décarbonées, de l’IA, du New Space, des véhicules électriques.
- …
- Toutes ces raisons sont structurelles, elle vont continuer de produire leurs effets négatifs tant qu’il n’y aura pas la prise de conscience politique et les efforts considérables de réforme. Entre temps, la Zone Euro restera globalement en panne.
- Inflation et prix :
- A 2.9%, l’inflation annuelle s’est éloignée de la cible de 2%. L’inflation cœur (inflation hors énergie et alimentation) reste trop haute à 3.4%.
- La dernière intervention des membres de la BCE repoussent les baisses de taux.
- La conjonction d’une activité économique faible avec des perspectives de baisse des taux encore repoussée n’est pas de bonne augure. La lutte contre l’inflation se fait au prix d’un risque d’une récession prolongée.
- Taux et crédit :
- Les taux des emprunts d’état Français restent en forte baisse par rapport à fin octobre, mais ils remontent.
- La distribution de crédit ne s’accélère pas mais reste sur des niveaux hauts au sein de la zone Euro.
- Bilan de la BCE :
- La BCE poursuit la réduction de son bilan, elle reconstitue des marges de manœuvre pour la prochaine crise.
- Mais elle le fait maintenant à un rythme ralenti.
- Contrairement à ce qui se passe outre atlantique, les gouvernements sont globalement plus vertueux en Europe et ne se sont pas lancés dans une croissance folle des déficits publiques (sauf en France).
- L’alignement des politiques budgétaires et de la politique monétaire est une bonne chose.
- Risque financier :
- La mesure du risque financier dans la zone Euro au travers de l’écart des taux à 10 ans entre les emprunts d’états Allemands et Italiens augmente cette semaine mais reste faible.
- Il en est de même pour l’indice du stress financier en France.
- Ces petites augmentations de la perception du risque sont liées à la dégradation de l’immobilier d’entreprise, en particulier aux USA. Un début de propagation vers les banques spécialisées Européennes semble se matérialiser, en particulier en Allemagne.
- Les guerres en Ukraine et au Moyen Orient même si elles ont un impact économique en particulier sur les coûts de l’énergie et maintenant sur les coûts de transport maritime Europe-Asie n’impactent pas le stress financier.
Impact pour les investisseurs :
- A moyen terme : La récession risque de se prolonger dans la zone Euro.
- Comme évoqué au dessus, les perspectives n’incitent pas à l’optimisme.
- En l’absence de dynamique intrinsèque assez forte, la zone Euro a besoin de se raccrocher à un moteur extérieur et pour le moment, ni la Chine, ni les USA ne jouent ce rôle. Ces derniers, avec « l’Inflation Reduction Act » contribuent même au désinvestissement industriel en zone Euro.
- En l’absence de signaux positifs venant de la zone Euro, les marchés d’actions Européen restent toujours soumis aux impulsions données par Wall Street. Je pense qu’il n’y a pas grand chose à espérer à moyen terme de la dynamique intrinsèque des actions de la zone Euro. Tant qu’il n’y aura pas signe d’amélioration macro, les indices sur actions de la zone Euro devraient se contenter de suivre les signaux de Wall-Street, mais en moins bien : cad en baissant davantage pendant les baisses et en montant moins pendant les hausses. C’est exactement ce qui se produit depuis des mois. Un petit espoir se trouve quand même dans une amélioration possible de la situation en Chine mais pour le moment, les données de montrent pas encore de cela.
- Cela ne veut pas dire que l’investissement en action dans la zone Euro ne peut pas être rentable. Cela veut simplement dire que de façon structurelle (cad tant que l’économie est molle dans la zone Euro) :
- Les actions européennes « copient » les mouvements des actions Américaines par phénomène de mimétisme mais sans forte dynamique intrinsèque
- il est plus rentable d’investir en actions aux USA que en zone Euro
- les entreprises Européennes exposées trop exclusivement aux marchés de la zone Euro ont plus de mal à faire croitre leurs volumes de ventes et leur rentabilité. C’est assez typiquement le cas des valeurs les plus petites.
- A court terme : Stress financier en légère augmentation, à surveiller attentivement
- Le risque de crédit, est toujours présent.
- Les indicateurs avancés montrent une petite augmentation de la perception du risque. En particulier du côté des banques spécialisées dans l’immobilier commercial.
- La BCE en réduisant la taille de son bilan se donne des marges de manœuvre pour intervenir le moment venu.
- Mais ces interventions, si elles devaient arriver trop tôt et trop fort seraient de nature à relancer la création monétaire puis l’inflation.
A vous de jouer !
Cet article touche à sa fin, et j’espère qu’il vous a apporté des pistes de réflexion intéressantes. Si vous l’avez trouvé utile, n’hésitez pas à le partager en un clic :
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